La physiothérapie vétérinaire joue un rôle crucial dans le renforcement musculaire et l’amélioration de l’équilibre, particulièrement chez les animaux en convalescence après une chirurgie ou souffrant de troubles locomoteurs. La gestion de la musculature est essentielle pour assurer une récupération optimale et prévenir de futures blessures.
1. Renforcement Musculaire Ciblé
Tous les muscles ne se renforcent pas de la même manière. Par exemple, un biceps brachial nécessite un type d’exercice différent de celui requis pour un triceps, en raison de leurs fonctions et structures différentes. De plus, certains muscles, comme l’ilio-psoas, ne se renforcent pas de manière conventionnelle et nécessitent des approches spécifiques. Dans la rééducation après une chirurgie, il est crucial de prescrire des exercices adaptés au renforcement musculaire ciblé pour chaque groupe musculaire.
Exercices Actifs :
– La Promenade : Pour être bénéfique, la marche doit être effectuée lentement afin d’assure rune répartition équilibrée du poids sur les quatre membres. Une marche trop rapide peut entraîner une compensation, où l’animal évite de charger le membre compromis.
– Exercice « Assis/Debout » : Particulièrement utile pour les animaux souffrant de la hanche, cet exercice travaille les muscles biceps, semi-tendineux, semi-membraneux et les fessiers. Il aide à améliorer l’amplitude des mouvements et peut être répété plusieurs fois par jour selon l’état de l’animal.
– Exercice « Donner la Patte » : Simple à mettre en pratique, cet exercice est réalisé plusieurs fois par jour, particulièrement utile lors de boiteries des membres thoraciques. Il engage la musculature tout en maintenant une activité physique modérée.
2. Perturbation de l’Équilibre et Stimulation Proprioceptive
Les exercices de perturbation de l’équilibre sont conçus pour stimuler la proprioception et l’équilibre du chien en le déséquilibrant délibérément. Ces exercices sont effectués en station debout ou lors du mouvement, utilisant des outils comme la tablette de proprioception ou le physioroll.
– Montée et Descente des Escaliers : Monter les escaliers renforce les quadriceps et les fessiers en sollicitant l’extension des hanches et du tarse. La descente, en revanche, engage les muscles des membres thoraciques, offrant un travail complet de la musculature.
– Pentes et Descentes : Monter une pente favorise l’extension de la hanche et la flexion du genou, tandis que la descente exige un effort significatif des muscles pelviens et thoraciques, particulièrement du triceps, du sous-épineux et du supra-épineux.
– Exercice de « Dancing » : Cet exercice consiste à maintenir les membres thoraciques soulevés et à faire avancer le chien sur ses membres pelviens, simulant une démarche de danse. Ce mouvement travaille l’extension de la hanche de manière dynamique.
– Exercice de Brouette : L’inverse de l’exercice de « dancing », cet exercice soulève les membres pelviens et fait marcher le chien sur ses membres thoraciques, renforçant ainsi la musculature antérieure.
– Cavaletti : Cette technique implique de faire marcher le chien sur des barres élevées, stimulant la flexion des coudes, genoux et tarses. Elle améliore la coordination et la force musculaire tout en travaillant la flexibilité.
– Marche dans le Sable et la Neige : Ces surfaces instables augmentent l’effort requis et stimulent la proprioception, offrant un renforcement musculaire plus intense.
3. Renforcement avec Résistance
L’utilisation d’élastiques theraband ou de poids permet de créer une résistance supplémentaire, augmentant ainsi l’effort musculaire requis et optimisant le renforcement musculaire. Ces outils sont particulièrement utiles pour progresser vers des niveaux de force supérieurs et pour cibler des muscles spécifiques en fonction des besoins de l’animal.
Conclusion
La prise en charge de la musculature en physiothérapie vétérinaire est un processus complexe qui nécessite une approche individualisée. Chaque exercice doit être choisi en fonction des besoins spécifiques de l’animal, en tenant compte de sa condition physique, de ses limitations et de ses objectifs de rééducation. Grâce à une combinaison d’exercices actifs, de perturbation de l’équilibre et de renforcement avec résistance, il est possible de favoriser une récupération complète et d’améliorer la qualité de vie des animaux en convalescence.